Pour une dernière sortie avant de réaliser le GR20 en septembre, j’ai décidé d’arpenter le GRP du Haut Verdon Nord, ou du moins une version personnalisée. Au menu de cette randonnée planifiée sur quatre jours : Lac d’Allos, Mont Pelat, col de la Cayolle, col d’Allos, Foux d’Allos, et retour Colmars-les-Alpes. Un beau week-end en perspective !
De Colmars les Alpes au Mont Pelat
Garé à Colmars-les-Alpes le week-end de la fête médiévale, je suis chanceux de trouver une place ! Heureusement que je suis arrivé assez tôt. J’attaque le sentier par une première ascension forestière assez raide en direction de la Ratery, une station de pistes de raquettes et ski de fond. J’ai un peu le chic pour choisir des tracés qui grimpent raide dès le départ.
Ça ne dure pas très longtemps, après la Ratery, le sentier continue à plat un petit moment avant de dégringoler dans le vallon jusqu’à la jonction de Clignon Haut.
C’est alors une longue ascension sur sept kilomètres jusqu’au col de l’Encombrette. C’est assez dégagé et il commence à faire chaud. Au pas de l’Echelle, il y a un raidillon à franchir. On se demande comment le sentier passe à travers, mais finalement ce n’est pas très compliqué, et très joli. Bien plus bas dans la vallée, après Colmars, je vois un incendie qui s’est déclenché.
Après un dernier effort, me voici au col de l’Encombrette. Derrière il y a un beau décor avec de vieilles roches polies par la glace, des petits lacs alpins, et devant, je trouve le lac d’Allos. Il y a longtemps, je m’étais promis d’y accéder par ses hauteurs, c’est chose faite !
Je commence donc à descendre tranquillement en direction du refuge du lac, et je croise un beau troupeau sur le chemin.
Une fois en bas, je m’offre une bière avec vue, histoire de me détendre un moment, avant de repartir en direction du Mont Pelat.
Je compte en faire l’ascension ou du moins un maximum avant la nuit, pour pouvoir profiter du lever de soleil au sommet demain matin. Le terrain est plat entre le lac et la base du Mont Pelat, et je commence ensuite à remonter son flanc. Le sentier est de suite assez aride, la végétation se fait désirer. Ce n’est pas technique, mais c’est une longue montée.
Je passe la bifurcation avec le chemin menant à la petite Cayolle, et je continue mon ascension, jusqu’à ce qu’aux deux tiers du sommet, je trouve quelques zones plates et protégées, avec vue sur le lac d’Allos en contrebas. C’est la fin de journée, le soleil sera bientôt couché, je décide donc de planter la tente ici.
Quelques randonneurs continuent de monter vers le sommet, visant certainement le coucher de soleil. Il ne repasseront qu’à la nuit, me réveillant avec leurs frontales. Au milieu de la nuit, une envie pressante me fait sortir de la tente. L’envie est trop forte, je reste dehors un moment et tente quelques photos de nuit avant de me recoucher.
Au bilan de cette journée, dans les 20km et au moins 1500m de dénivelé positif je pense. Les différents outils de cartographie ne sont pas tous d’accord 🙂
Du Mont Pelat au col d’Allos
Vers trois heures trente, un groupe passe devant ma tente, frontales allumées, et me réveille. Trois personnes sont en chemin pour le sommet, pour assister au lever de soleil. Après quelques minutes à me motiver, je m’habille, prépare le sac réduit avec l’essentiel, et laisse tout le reste dans la tente fermée. En route moi aussi pour le sommet, à la frontale. Je n’avais pas fait ça depuis le Mont Whitney ! Encore une fois, il n’y a pas vraiment de difficulté jusqu’à la crête du Mont Pelat, même en nocturne, si ce n’est que c’est une longue montée. Une fois sur la crête, je rattrape les trois personnes qui étaient passées plus tôt devant ma tente. Je vais essayer de monter sur le monticule final qui domine la crête, mais de nuit je ne me sens pas à l’aise, et je redescends un peu au niveau du groupe, et m’installe dans l’attente du soleil. C’est encore un peu tôt, et il fait froid. Je suis content d’avoir doudoune, bonnet et collant, je suis quand même à 3000m !
Petit à petit, les lueurs du jour laissent apparaitre les crêtes et les sommets du Mercantour dans son ensemble, du Mont Viso au Grand Capelet, Le Mont Agel et ses balises rouges, et même l’Estérel commence à apparaitre.
Derrière, il me semble voir les lueurs de Digne. Le soleil se fait attendre mais les préliminaires sont magnifiques, avec des teintes rouges de plus en plus vives, se déployant progressivement dans les nuages alentours.
Un autre groupe arrive à la frontale et vient s’installer sur la crête. Juste à temps, le soleil perce enfin les premières cimes, et le rouge envahit les reliefs tout autour de moi.
Le spectacle est superbe. Un des plus jolis levers de soleil auxquels j’ai pu assister !
J’en profite un maximum, et lorsqu’il fait bien jour, je finis l’ascension jusqu’au sommet, une plateforme de quelques mètres carrés d’où l’on peut profiter d’une vue à 360° magnifique.
A L’est, je distingue l’ombre du cône de la montagne qui s’étend presque à l’infini. Il y a un peu de mon ombre à moi qui se perd au loin…
Mais il est temps de redescendre, ranger la tente, et reprendre la marche ! Je commence donc par descendre jusqu’à l’embranchement en direction du col de la petite Cayolle, et le sentier remonte vers le col. Après ce magnifique lever de soleil, le ciel s’est rapidement couvert, et il fait assez frais, limite froid. Arrivé au col de la petite Cayolle, je croise beaucoup de randonneurs à la journée. Encore plus lorsque je redescends vers le col de la Cayolle. Je fais une pause au refuge du col et j’y bois un café, avant de recharger les gourdes en eau fraîche. Je repars rapidement. Le sentier descend la vallée vers le nord, en dominant la route du col. Je ne la suis pas très longtemps, car il bifurque à gauche dans la vallée de la Cayolle, et remonte en direction du petit col de Talon, à 2674m.
Je m’installe à mi-chemin du col, dans une zone d’herbe, pour la pause déjeuner. Le ciel commence à se dégager, il fait meilleur, et je profite du bon temps en faisant une micro-sieste. C’est vrai que je me suis levé assez tôt aujourd’hui ! Allez, il est temps de faire l’effort pour grimper la dernière phase du petit col de Talon, qui m’offre une belle vue sur le Mont Pelat, sur lequel j’étais encore ce matin. Il y a un vend froid qui souffle sur le col, alors je ne m’y attarde pas.
Je redescends et contourne le lac du Cimet, et le sentier commence à dégringoler violemment dans une vallée encaissée. Il y a certains passages un peu à flanc de falaise qui peuvent impressionner, surtout si le sol est mouillé.
Arrivé aux cabanes de Talon, en bas de la vallée, j’hésitais à y établir le bivouac et terminer ma journée, mais je me sens encore d’attaque, et de toutes façons le lieu ne se prête pas au bivouac. Je continue donc. Le sentier remonte à flanc de montagne pendant un bon moment, m’offrant un beau panorama. Je vois à quel point je change de vallées crête après crête, et m’éloigne du Mont Pelat.
J’entrevois Allos avant de regrimper en direction de la baisse de Prenier, que je franchis quelques instants après le coucher de soleil, loupé donc de peu. Je suis assez crevé, et je ne traine pas. Je m’arrête pour planter la tente à quinze minutes du col et du refuge d’Allos, sur un petit espace plat. Les vaches sont un peu partout autour, j’espère qu’aucune ne viendra se coucher sur ma tente durant la nuit 🙂
Aujourd’hui, je pense avoir bien dépassé les 30km, et fait près de 2000m de dénivelé ascendant également.
Du col d’Allos à Colmars les Alpes
Cette nuit a été plus fraiche que la précédente, alors que j’étais moins en altitude. En plus, le sol n’était pas tout à fait plat, et j’ai régulièrement glissé vers le bas de la tente. Je décide de m’accorder un vrai café / jus d’orange au refuge du col d’Allos, et je range mes affaires rapidement pour m’y rendre. En démontant la tente, je note une petite déchirure de couture de la moustiquaire, au niveau de la fermeture éclair. Ce n’est que la seconde sortie et la tente est déjà abîmée. Je suis assez dégouté, d’autant plus que je n’aurai pas le temps de la passer en garantie avant le GR20. Je vais tenter de la réparer avec du duct tape spécial tente, en espérant que ça tienne. Je la passerai en garantie si possible, après mon retour fin septembre. J’apprécie le bon petit déjeuner au refuge, mais il y a une grosse journée à faire, alors je file. Je longe les crêtes qui dominent la Foux d’Allos et les sources du Verdon, jusqu’au col de la Sestrière.
De là, je peux admirer la grande Séolane, que je mets dans ma liste des futures montagnes à visiter.
Je commence ensuite la longue descente en direction de la Foux d’Allos, en longeant les sources du Verdon.
Arrivé à la station, je m’accorde un moment restaurant, avec un petit plat de lasagnes que j’avale avec plaisir, elles sont très bonnes (maison). C’est reparti sous un soleil de plomb. Le sentier remonte à flanc de montagne progressivement, passe au dessus du lac des grenouilles, et continue en alternant montées et descentes légères, jusqu’au dessus d’Allos.
Là, je dois décider ce que je vais faire. Initialement, ma randonnée était dessinée pour quatre jours de marche, mais à la fin du troisième jour, je suis déjà presque à la fin de la boucle prévue. Il ne me reste que la montagne de l’Autapie à remonter (je repars quand même d’assez bas), puis la redescendre directement vers Colmars-les-Alpes. Si je monte, je vais devoir redescendre à la frontale, de nuit, ou bien dormir au sommet, pour ne faire que la descente demain matin. Ni l’une ni l’autre des solutions ne me convient. Je décide donc de couper directement d’Allos à Colmars, pour arriver au coucher du soleil à la voiture, et terminer là ma boucle. Je reviendrai dans le coin, tant de belles montagnes sont à visiter ici !
Le Parcours
La boucle semble faire plus ou moins 90km selon les logiciels, mais je pense qu’elle fait davantage dans les 80km. Si j’ai fait 30km les second et troisième jours, je ne pense pas avoir dépassé les 20km le premier jour, avec un dénivelé ascendant global entre 5000 et 6000m
Ouaaaaahh les photos du lever du soleil…
Comment être stressés par des bêtises dans la vie quand on sait qu’il existe de si belles choses hein ? 😉 😉
Je redis ma phrase fétiche :
« Il y a un lever et un coucher de soleil chaque jour, à nous d’être au rendez-vous pour y assister » 😉