Journée bien longue et éprouvante. Après une nuit partiellement arrosée, je me mets en marche pour un moment. Ça commence par une descente, la suite de celle d’hier soir, à travers la forêt très humide. Champignons, mousses, On est bien dans Washington, et c’est bien l’automne.
A 11h, je franchis Kenned Creek et je commence l’ascension de la première côte, qui est en fait un ensemble de deux massifs distincts. Que c’est long ! (que je suis lent ! )
Je fais ma pause déjeuner entre les deux, avec au menu du salami et des tortillas. Du salami, encore une de ces choses que je ne mangerai plus d’ici quelques jours, une fois cette aventure terminée… Tout comme le Nutella, les Snickers, le Crunch, ou encore le beurre de cacahuètes. Je reprends mon ascension, rapidement au milieu des nuages, et après nombre d’efforts, j’atteins le sommet vers 16h, toujours cerné par le coton montagnard.
Comme sur des montagnes russes, je commence immédiatement à redescendre, sur un long, très long et épuisant chemin. La vue se dégage enfin au nord, me permettant de distinguer plusieurs lacs et vallées qui seront rapidement sur ma route un peu plus loin.
Cette descente me prend 2h30, et pendant ce temps, je distingue de plus en plus clairement le « mur » sur le massif en face de moi, que je vais devoir remonter une fois passé le fond de la vallée. C’est une ascension qui semble un peu moins élevée que la dernière, mais bien plus raide. je distingue les zigzags du chemin à travers les bosquets, ça ne va pas être de la tarte à cette heure tardive…
Je me rends compte également sur les cartes que je suis en train de contourner Glacier Peak depuis hier, le dernier grand mont visité par le PCT. Or, je ne l’ai jamais vu. Ni à l’approche, ni au contournement. Le ciel totalement bouché depuis plusieurs jours ne m’a absolument pas permis de le distinguer. A 18h30, je franchis la rivière au fond de la vallée, et après une pause « snacks » , je m’attaque à ce fameux mur, en me préparant à finir tard, probablement vers 22h.
Le premier tiers est vraiment raide et me casse les jambes. Je sors ma frontale pour la suite, en avançant tranquillement, dans une pente moins violente. J’arrive finalement au camp à 21h20, en ayant été presque plus rapide en montée qu’en descente (qui certes était plus longue). La tente montée, je savoure une double ration de nouilles chinoises au poulet. Il faut dire que je me serai découvert une véritable passion pour ces nouilles sur ce PCT. Au lit ! Au son de quelques gouttes sur la toile, de temps en temps.