Réveil à 4h du matin pour cette journée commençant par Forester Pass. C’est le premier et le plus haut des grands cols du PCT. C’est d’ailleurs le point culminant du parcours (le Mont Whitney étant une « friandise » en dehors du parcours officiel du PCT).
A 5h20, je suis en route.
Le bivouac était à la limite du « mur » de neige, je rentre donc très vite dans le vif du sujet. Il est censé y avoir des zigzags mais la neige recouvre tout.
Je fais donc comme les autres Hikers, je chausse les crampons, et je grimpe !
J’essaie d’adapter au mieux mes pas aux traces de précédents passages, afin de stabiliser mes postures et ma progression. Si face à la pente, la contrainte est physique, de travers, il ne faut pas trop regarder en bas, sous peine de stress immédiat.
Je finis par trouver le sentier de pierre au bout d’une heure (enfin, j’y parviens… parce que le voir, c’était pas vraiment le problème !).
La progression est plus facile à partir de là, bien qu’assez raide après l’effort précédent. J’arrive ensuite au névé tant redouté dans l’approche de Forester Pass. C’est celui visible d’en bas et qui marque l’étape finale du passage de ce col.
Il est vraiment impressionnant, mais finalement sans réelle difficulté. Les traces de pas sont fiables, et très larges, ainsi que le rebord pour le bras droit. N’empêche, quel stress au moment de le franchir !
Après ce névé, il ne reste qu’un petit zigzag de pierre, puis un dernier passage neigeux de quelques mètres. Sauf que ce dernier est effondré. Il faut donc le contourner par le haut. En guise de bouquet final, une petite escalade de glace aux crampons. Et j’y suis.
Cri de joie, repris en cœur par les autres Hikers passés quelques minutes avant moi et savourant l’instant.
Et voilà, Forester Pass, check !
Maintenant, il va falloir redescendre de l’autre côté ! Et comment dire… C’est enneigé ! Le sentier me paraît inexistant sur plusieurs miles.
Au début, c’est facile. Il y a peu de traces à suivre. Plus bas, entre les ruisseaux, arbres, roches, les traces s’éparpillent. A chacun de trouver sa voie et son itinéraire. Et cette neige déjà toute molle à 10h ! Je galère un bon moment avant de retrouver un semblant de sentier sur lequel marcher.
Entre temps, j’ai apprécié la traversée d’une vallée magnifique, aux limites abruptes, et aux torrents virils (qu’il faut traverser 🙂 ). Arrivé en bas de cette vallée, le chemin remonte en direction de Glen Pass, le prochain col du parcours. À mi-chemin, il y a la bifurcation vers Kearsarge Pass, le col permettant de quitter la Sierra et redescendre vers l’Onion Valley, puis de rejoindre Independance, Lone Pine ou Bishop. Le plan initial est de camper pas loin du col pour le passer demain matin.
Mais arrivé au plus près, une fois sa superbe vallée traversée, je décide de le gravir. Il est 16h, et malgré mon levé tôt, j’ai du temps. J’ignore dans quel état est le sentier de l’autre côté.
Je croise alors des Hikers en sens inverse qui me font un topo (neige molle à mi-chemin, sinon OK). Je fonce.
Je passe le col assez facilement malgré cette longue journée et m’engage dans la descente à l’est. Celle ci est par contre interminable. Ça promet une très longue journée pour remonter tout ça au retour !
Super coup de chance un randonneur à la journée propose de nous ramener à Bishop le groupe a côté de moi et moi même. Go ! Il me recommande vivement d’oublier Independance et d’aller à Bishop qui est une ville bien équipée. (j’irai juste chercher à Independance mon colis du coup).
Je laisse les autres Hikers du groupe appeler et réserver à Hostel California. $20 la nuit. J’hésite sur le nombre de jours de repos, mais en tout cas je ne resterai pas ici. C’est amusant mais trop le bordel pour arriver à se reposer 🙂
Dis, tu sais ce qu’on pense de toi quand tu fais tous ces trucs extra-ordinaires et que tu écris « c’est amusant » ?
Ben, on est fier de toi 🙂
Continue comme ça !
Ou qu’il traverse des torrents virils les doigts dans le nez ! 🙂
Coucou Olivier,
Maintenant c’est vraiment de l’alpinisme ! Bravo pour l’abnégation. On te suit régulièrement et on est avec toi de tout coeur.
Allez courage et on attend les prochains épisodes
Un très beau récit celui ci.
On se croirait dans le seigneur des anneaux … Au passage du col de caradhras …
Salut Olivier,
Bravo !
On pense à toi et on suis tes aventure. Bon courage pour la suite !