Randonnée de deux jours pour fêter le premier mai ! Nous rejoignons des amis au bas d’Aiglun, dans l’Estéron. Ces derniers sont partis la veille depuis le col de Bleine, et ont suivi les crêtes avant de descendre dans la vallée pour franchir l’Estéron, où nous les retrouvons donc ce dimanche matin.
Le début de la marche se fait en remontant la montagne de Charamel, comme je l’avais fait dans cette randonnée autour de la forêt de la Gironde. Quelques minutes après le départ, nous surprenons un sanglier en train de faire la sieste dans les fourrés. Celui-ci s’enfuit à toute allure, nous effrayant au moins autant qu’il ne l’est… Nous ne partagerons cet itinéraire que jusqu’au sommet de la montagne (lieu idéal pour la pause déjeuner), car au delà, nous continuons sur le GR4 en direction de l’Estéron, et d’une passerelle suspendue (alors que la carte IGN indique encore un gué). Pause café et recharge des gourdes.
Le sentier remonte ensuite progressivement vers les Mujouls, petit hameau face à une jolie clue du même nom. Sitôt passé, il redescend vers Collongues, mais bifurque à l’ouest avant l’entrée dans le village.
Nous quittons alors le GR4, pour arpenter le GR510 pendant quelques kilomètres, en faux plat. Nous établissons le camp nocturne un peu avant la chapelle Saint-Jeannet, au seul endroit plat et protégé qu’offre le sentier dans cette zone. Après un bon diner aux chandelles des réchauds, au lit !
Il n’est pas facile de s’endormir, tant les bêtes (sangliers, biches) s’agitent autour des tentes, dans ce camp boisé. La pluie commence à tomber à 3h du matin, et ne s’arrêtera que vers 8h. La nuit est donc moyennement reposante, mais un bivouac reste toujours un moment de plaisir et de liberté ! Le camp est situé à la limite pluie / neige, et on peut voir des flocons ici où là, avant que le soleil n’apparaisse et ne fasse fondre tout ça. En quelques minutes, le blanc a disparu, et le ciel qui se dégage totalement laisse présager une belle journée.
Nous partons toutefois assez tardivement, car nous avons attendu la fin de la pluie. Nous remontons vers la chapelle Saint-Jeannet, puis descendons tranquillement vers le village de Gars. Nous y arrivons par une gorge très serrée tombant directement sur les premières maisons et la vieille église. Le village est très, très joli, restauré, et idéalement placé. Nous décidons d’y faire la pause déjeuner. Sur la petite place devant la mairie, il y a une table de pique-nique, une source fougueuse alimentant les fontaines, et même des toilettes propres (un 1er mai ! ) avec lumière, papier et eau. Du confort rarement atteint dans ces petits villages reculés !
Après manger, nous continuons sur le chemin qui descend le village, nous permettant d’apprécier la petite source qui part irriguer les différents jardins en contrebas, puis se jeter dans l’Estéron. Nous quittons le GR510, et suivons le chemin qui nous mène au col de Bane, au terme d’une longue et fatigante ascension. Sous ce soleil, l’effort n’est pas anodin. Mais, au fur et à mesure que nous grimpons, nous pouvons apprécier le panorama totalement dégagé sur les cimes du Mercantour, blanchies de neige toute fraiche. Du col, nous suivons la crête en direction du sommet de la montagne, l’Arpille.
La vue est superbe et c’est difficile de rester concentré sur le chemin, alors qu’il ne faut pas se distraire ! Le sentier est étroit et la crête assez aiguisée par endroits… Nous ne monterons pas jusqu’au sommet, car nous bifurquons au sud pour redescendre tranquillement en direction de la vallée et de la route départementale D10.
Passée la route, nous commençons la dernière ascension, celle du col de Bleine. Moins importante que la précédente, elle n’en est pas beaucoup plus facile, du fait de la fatigue accumulée. La première partie se fait par la route, puis, une piste permet de couper droit dans la pente. C’est beaucoup plus rapide, mais également beaucoup plus raide. Cela finit de nous achever… Nous parvenons quand même au col à 19h, après une très très belle seconde journée de randonnée.