C’est une nouvelle journée de pluie qui commence, la troisième d’affilée. Comme hier, après une nuit arrosée par intermittence, nous profitons d’une accalmie pour sortir de nos tentes et faire nos sacs.
Au programme, 24 miles avec un peu moins de dénivelé qu’hier, mais cela reste une grosse journée de grimpe et de descente, toujours dans Alpine Lake Wilderness.
Une heure après mon départ, la pluie se remet à tomber. Durant la matinée, le sentier descend et fait plus ou moins du plat. Puis, j’attaque la grosse montée du jour, Cathedral Pass. A mi-chemin, la pluie cesse et le soleil refait son apparition de manière assez durable. Je décide de prendre une pause pour étendre et faire sécher mes affaires trempées. Rapidement, tente, toiles, sac de couchage, et doudoune bronzent au soleil. Mais aussi rapidement qu’il est apparu, il disparait à nouveau, et avant que je ne puisse réagir, il se remet à pleuvoir.
Le temps de refaire le sac et ranger mes affaires, tout est trempé de nouveau, peut être davantage qu’avant de tout sortir 🙁 Je recommence à marcher sur Cathedral Pass, avec un coup au moral. C’est une très longue montée, mais pas trop raide.
J’en viens à bout dans l’après midi, sans vraiment le savourer, sous la pluie et dans les nuages. Je fais ensuite la descente, qui s’avère être longue également. Je me rends compte que mon petit téléphone chinois ne marche plus, noyé après son troisième jour de pluie.
Je sais qu’après une cascade, il me restera 6 miles à parcourir. Je passe cette cascade sans soucis, mais les 6 miles finaux sont interminables. N’ayant à nouveau plus de repère, épuisé et sans visibilité, la remontée en direction de Deception Pass, puis Deception Lake, où est prévu le camp de ce soir, va prendre quelques heures… J’y arrive à 20h30 et je m’installe. Bien sûr, tout est trempé. Je peux nager dans ma tente et mon sac de couchage. Je me souviens que j’ai deux chaufferettes dans ma trousse de soins. Je les active, cela m’aidera à passer la nuit et dormir quelques heures malgré le froid et l’humidité. Je n’ai même pas le courage d’écrire mon journal, je ferai ça demain. Bonne nouvelle, la pluie a cessé à mon arrivée au camp.
J’ai beau savoir que tu es arrivé au bout, ton récit me tiens toujours en haleine et je croise les doigts pour ta réussite!
Le rêve continue…