Il est cinq heures lorsque je me réveille à cause du bruit des tentes dehors. J’attends péniblement le réveil à 5h50, et je me prépare mon petit déjeuner en rangeant ma tente. Après ma dose de muesli, je ne traîne pas, car je compte bien doubler aujourd’hui.
Les étapes font sur le papier 6,5 km et 5,5km, mais chacune est estimée à 6h de marche, donc je prévois un concentré de caillasse! Je ravitaille à la source après le refuge, et GO! Je grimpe d’abord un petit col, histoire de me chauffer, puis, les choses sérieuses commencent. Le sentier redescend d’abord un peu pour passer les ruines d’une bergerie, puis il remonte vers le col Bocca d’Avartoli.
Je commence à comprendre comment fonctionne le GR20. En fait, c’est tout droit vers le col, tant pis pour les rochers, les pierriers, et la pente à gravir! Là, c’est un gros pierrier qui monte péniblement vers ce col, mais ce n’est pas fini, et ça grimpe encore jusqu’à 2020m, avant de passer une crête qui ne fait que monter et descendre à travers les rochers acérés, avant d’atteindre enfin le col d’Avartoli.
De là, c’est une interminable descente très raide et glissante pour arriver au refuge de Carrozzu, et la fin de la seconde étape.
J’y arrive à 12h40 et y fais ma pause déjeuner, avant de repartir pour l’étape trois. Le sentier descend d’abord en direction de la passerelle de Spasimata. En chemin, on peut vite louper le GR, et continuer sur un sentier de liaison. Je vais me faire avoir, pas longtemps, heureusement.
Passée la passerelle (c’est toujours impressionnant ces franchissements), le sentier commence à monter en longeant une rivière. C’est coriace, il y a régulièrement des chaînes et des mains courantes, le sentier surplombant la rivière à pic. C’est long et épuisant, mais à force de persévérance, j’arrive au bout. Il y a un petit passage de crête délicat, puis je passe le col Bocca di Stagnu.
Je vois la station de Haut-Asco, qui sera l’arrivée d’aujourd’hui. Mais avant ça, il y a 600m de dégringolade comme ce matin.
J’arrive à la station à 19h. Je m’installe dans un coin isolé, je mange (j’ai acheté une Pietra bien méritée), puis je vais me doucher à l’eau froide au refuge. C’est bien agréable de pouvoir profiter de douches et toilettes chaque jour. À ce propos, coup de gueule personnel et dérisoire… Avec un refuge ou bergerie tous les dix kilomètres environ, comment se fait-il qu’il y ait autant de gens qui ne puissent se retenir? Le sentier est jonché de papier toilette. Franchement dégueu. Allez, au lit, demain, je marche tranquille pour faire l’étape 4 et peut être la boucle du Monte Cinto.
Oh t’avances un peu maintenant mec, il t’en reste du chemin 🙂 🙂 🙂
Allez hop hop hop !
Je me rappelle de ces 2 étapes : la monté à Bocca di Stagnu est assez éprouvante, tout comme la précédente qui après la montée navigue à travers les crêtes rocailleuses !! Bien joué !
Je revoit carrément le chemin défilé dans ma mémoire en lisant ton récit 🙂 !
Ben il faut faire du militantisme de sensibilisation à la propreté sur les sentiers de randonnée !!
Le coup de transporter son papier sale dans un ziploc (ah non c’est sûr c’est pas glam ?), si on le dit pas aux gens ils ne savent pas que « c’est bien comme ça qu’il faut faire ».
Alors brisons le tabou et disons – le ! Bordeoù Di mierda !! (« Saperlipopette » en provençal) : dans la nature les gens on ne jette pas ses papiers après avoir essuyé son petit cucul !! On les met dans un petit sac ziploc hermétique fermé avec une glissière, par sécurité et pour être serein sur la chose on met ce ziploc dans un autre sac en plastique ou même deux, on remet le tout dans son sac à dos puis on continue à marcher ! Et quand on croise un village on s’en débarrasse dans une poubelle comme des gens civilisés !!
Les sangliers, les papillons ou les hérissons n’ont pas besoin de se retrouver dans les champs de papiers dégueulasses que vous leur laissez ! On s’indigne tous en disant « les gens sont sales » quand on voit des coins comme ça pendant une balade, mais si vous laissez votre papier au sol après avoir fait votre petit pipi, ou si vous drapez artistiquement votre petite crotte d’un kleenex après l’avoir expulsée de votre colon… les « gens » : c’est VOUS !
Alors voilà, en toute amitié et bienveillance, le message c’est : « leave no trace » comme ils disent les américains. Ça veut dire « on ne laisse pas de trace ». Pas de trace industrielle.
?
Bien dit !
Je vais faire un article dédié au LNT (Leave No Trace) qui est bien plus connu et pratiqué outre-atlantique
Ah quand même !! Merci Walking Olive parce que je me disais : sur ce blog on sait combien de degrés faisait chaque côte de chaque montagne, on sait ce que tu as bouffé où et quand, on sait combien de grammes faisait chaque objet de ton sac à chacune de tes randonnées, on sait toutes les bières que tu t’es enfilées après (ou pendant ?) l’effort, on a le nom de chaque recoin du Mercantour, on sait à quelle heure tu t’es levé au matin de chacun de tes bivouacs, combien de nuages il y avait et la force du vent de chaque jour de tes marches, mais pour l’instant, la propreté et le respect de la nature, ké nineù (que nenni en provençal).
Alors je dis : merci Walking Olive !!