Et voilà, 150 jours sur le PCT. Ça commence à faire long tout ça, loin de ma famille, mes amis, mes collègues, ma vie quoi… Mais je suis presque au bout de l’aventure. Encore quelques efforts et j’y suis !
Le météo est toujours la même ce matin, et ça ne devrait plus changer d’ici l’arrivée.
Le chemin continue son ascension après le camp, et je déguste quelques blueberries au passage, suivant le cri des marmottes dans la brume.
Commence ensuite la très, très longue descente de la journée. La pente est douce mais les miles sont longs. Le chemin traverse ensuite la Suiattle River. L’ancien pont a été détruit il y a des années, et le nouveau, qui date de 2011, force à prendre un détour d’au moins cinq miles. Bien que comptés dans les 24 miles de ce 150e jour, ça n’en est pas moins long.
Passée la rivière, c’est au tour de la montée, sur près de dix miles. Encore une fois, ce seront les deux derniers, sous la pluie et au crépuscule qui seront les plus éprouvants. Je rejoins le camp, trempé, gelé, affamé et épuisé.
Je monte la tente en panique sous la pluie à la frontale, et j’y engouffre mes affaires tant bien que mal. Une fois à l’abri, je mets mes affaires sèches de nuit, chaudes, et je m’installe dans mon sac de couchage, avant de me préparer une double ration de nouilles. Pendant que le réchaud fait bouillir l’eau, j’écris dans mon journal, au bruit des gouttes de pluie sur la toile de tente. Demain, au départ du camp, je commencerai les 100 derniers miles de mon aventure. Le plan est de rejoindre l’arrêt de la navette qui m’amènera à Stehekin avant 15h, pour y passer la nuit, profiter d’une douche chaude, et de la laverie. Stehekin, dernière étape sur mon PCT avant l’arrivée.