Le ciel à commencé à se dégager au coucher du soleil, et après une nuit froide dans une tente et un sac de couchage humides, je me réveille sous un ciel bleu. Petit déjeuner et go pour Selden Pass !
Le col n’est pas très loin, et n’est pas très technique non plus. Il y a quand même un peu de neige, mais la vraie difficulté, c’est ma fatigue générale, et mes pieds totalement frigorifiés dans des chaussettes et chaussures trempées et glacées.
J’atteins le col vers 9h30. Je savoure l’instant. Le dernier col de la série est passé. Il y en aura d’autres, mais pas une telle série, et pas avant VVR !
Je descends ensuite dans la neige une bonne heure et demie, dans une jolie vallée, avant de retrouver un sentier acceptable. Pendant ce temps, les traces sont faciles à suivre. Il est presque midi lorsque je dois traverser Bear Creek. C’est une grosse rivière avec l’eau jusqu’aux reins Comme avec Evolution Creek hier, mais avec davantage de courant. Ça va ça passe, mais en cherchant un peu, j’aurais pu trouver des passages plus faciles…
Il fait soleil, et il y a plein de Hikers en train de faire sécher leur matériel sur des dalles rocheuses, et de déjeuner. Je les imite une heure.
Une fois sec, je me remets en route. Il y a encore plusieurs miles avant la jonction pour VVR, et encore huit autres pour rejoindre le Resort. Je me sens très fatigué physiquement. Mon corps à besoin d’une halte.
Après avoir suivi Bear Creek un moment, le chemin remonte une crête afin de quitter cette vallée et basculer sur la Vermillon Valley, où je trouverai le Resort. Après une heure de remontée, j’arrive enfin à la jonction qui redescend vers Edison Lake, et le Resort de l’autre côté de celui-ci. Le chemin traverse la forêt. C’est souvent bien raide, et très douloureux pour les pieds toujours humides. En plus, cette forêt est infestée de moustiques. Le pantalon est en mode short, et au moindre arrêt, dans les deux secondes, j’ai une dizaine de moustiques sur les jambes. Impossible de m’arrêter ni même de ralentir. C’est épuisant, et je me fais dévorer malgré tout (même si je me défends bien).
Ça m’épuise d’autant plus mentalement que physiquement.
A un moment, le sentier devient un véritable marécage au milieu de troncs fracassés. Je tente de trouver un passage « sec », harcelé par les moustiques plus virulents que jamais. Je chute lourdement en enjambant deux troncs. Pas de bobo encore, mais c’est le signe de ma fatigue générale.
Je finis par retrouver le sec et le sentier suit progressivement de la forêt. J’arrive enfin au lac, et les moustiques abandonnent la poursuite. Encore deux miles à longer le lac pour arriver au Resort.
Après des dizaines de torrents, rivières, et autre ruisseaux traversés, des miles et des miles dans la neige, après cinq cols majeurs de la Sierra (plus Kearsarge) , je vais enfin pouvoir me relaxer un jour ou deux. Le camping est gratuit, mais là, je veux un lit. Je prends une chambre pour deux nuits, on verra ensuite !
Bravo !!
J’imagine la galère avec ses satanés moustiques !
Et ouais repose toi, t’as raison : on fait que des âneries quand on est trop crevé, et en plus après on regrette…
Tu repartiras du bon pied !