Cette randonnée préparatoire au PCT me fera découvrir en solo les massifs autour de la Roudoule. Au départ de Puget-Théniers ainsi qu’à l’arrivée, cette boucle de 35km sur un week-end devrait offrir des dénivelés intéressants (3000m cumulés), de la fraîcheur, ainsi que de la neige pour un bivouac exotique à souhait.
Jour 1
Départ le samedi matin du domicile maternel, sac sur le dos. Il bruine encore un peu, après une nuit de neige sur les cimes alentours, et je tarde donc à démarrer. Je rejoins rapidement le GR510, qui grimpe à travers les premiers reliefs, dont la barre rocheuse de Castagnet que je longerai dans la brume.
Vient ensuite la traversée de la crête d’Aurafort, une forêt dans laquelle le sentier se perd facilement, il faut repérer les marques rouge et blanc du GR à travers les troncs. La neige en fonte continue génère une véritable averse glaciale dans ce milieu. Moi qui avais retiré mes affaires de pluie, je me retrouve trempé en quelques instants.
Pour ne rien arranger, je loupe la bifurcation vers le col de Velacs, et descends dans un ravin pendant plusieurs minutes avant de me rendre compte de mon erreur. Il me faudra beaucoup plus de temps pour le remonter, au prix de nombreux efforts.
Après plusieurs crêtes et vallons, j’arrive au village de Villars-La-Croix, et je considère le moment idéal pour déguster un bon sandwich maternel.
Après cette pause bien méritée, à l’occasion de laquelle j’aurai vu le passage de deux voitures, seules « rencontres » humaines du week-end, me voici reparti en direction d’Amarines.
On distingue la Croix-Sur-Roudoule de l’autre côté de la vallée.
Je quitte le GR510 en chemin pour Léouvé, petit hameau sur le trajet du col de Roua. La roche s’est rapidement transformée, prenant des teintes très rouges. Le massif tout entier se transforme en quelques minutes de marche. La fin de journée approchant, je décide de trouver un abri isolé du vent et du bruit des nombreuses cascades chahutant en contrebas.
Après une tartiflette du randonneur dévorée, et un petit thé savouré, je décide de me mettre au lit. Il est 19h30 lorsque je ferme les yeux et m’endors. Sommeil de courte durée, car à 21h30, une petite urgence pipi m’oblige a sortir de la tente. Grrr il fait déjà bien froid, et… il neige ! Bon, ce ne sont que quelques flocons, mais je peux considérer mon objectif rempli, j’ai bivouaqué sous la neige 🙂
Malgré le froid de plus en plus vif au fil de la nuit, je ne le ressentirai pas, dans mon sac de couchage (je me suis équipé du collant, des chaussettes propres, et j’ai gardé un tee-shirt). L’emplacement idéalement choisi ne subit aucun vent, aucune perturbation. N’empêche, il va faire au plus bas -5 degrés, probablement moins.
Jour 2
Réveil 6h30 après une bonne nuit de sommeil, peu perturbée. Je m’habille, je me prépare un bon café chaud, tout en mangeant deux bananes. Le temps de tout ranger et le soleil se lève.
Il fait tellement froid qu’en déconnectant le tuyau de ma gourde pour me préparer un café, l’eau qui s’en écoule gèle très rapidement.
Je repars finalement au soleil en direction du col de Roua. Les plaques de verglas sont très nombreuses sur le chemin, qui a perdu toute souplesse, dur comme de la pierre. Arrivant à court d’eau, je décide de faire une pause pour en filtrer d’une source et remplir mes différentes gourdes. Ce sera ma première utilisation réelle de mon filtre. Pas très pratique pour le coup de remplir une petite gourde, mais dans la poche souple de 2 litres, c’est plus facile. Il faudra tout de même que je regarde s’il n’existe pas d’adaptateur pour la sortie filtrée…
J’atteins enfin le col sous un superbe soleil. La vue est belle, et la neige est ici plus importante. Nous sommes autour des 1300m.
Je suis maintenant la ligne de crête en direction des basse et haute Mihubi, croisant quelques bergeries, et chamois (chevreuils ?) courant sur les flancs de la montagne. La neige d’une quinzaine de centimètres est relativement facile à l’ombre (attention au verglas) mais s’est fortement assouplie au soleil, rendant la progression plus lente et éprouvante.
Il y a certains passages un peu à pic, avec du verglas sur les rochers. Je ne suis pas tranquille en les franchissant, et il me faut faire preuve de précautions pour éviter tout incident. En dehors de ces quelques difficultés, le décor est superbe, et les contrastes très prononcés entre la roche, la neige, le ciel, et toutes ces sources et cascades.
Le sentier commence finalement à redescendre et la neige s’estompe peu à peu. Je me retrouve alors sur un sentier de terre pré-alpin, et j’en profite pour faire ma pause déjeuner, dégustant un autre sandwich, au fromage local. Rien de meilleur pour le moral !
Le sentier continue sa descente sur plusieurs kilomètres, et la neige a pratiquement totalement disparu. Arrivé au ruisseau de Bernette, que je traverse, en direction du col du Mont, que j’avais un peu oublié. Les jambes ne sont plus que très moyennement présentes, et cette dernière ascension finit de les épuiser !
Enfin arrivé au sommet, la détente n’est que de courte durée. L’après midi est déjà bien engagé, et il reste encore du chemin, dont près de 800m de descente. La descente justement, en rejoignant le GR510, suit le ravin de Favière, qui est particulièrement raide et impressionnant.
Après pas mal d’efforts et une avancée à pas de velours, me voici en approche du hameau d’Auvare. Je le passe sans trainer et continue la descente vers Puget-Theniers, très raide et douloureuse pour les pieds, pendant encore de nombreux kilomètres.
J’entre dans le village en fin de journée, au coucher du soleil. Après une douche et un café tous deux bien mérités, retour à la maison
Au final, une belle randonnée, pas facile mais avec de très jolis points de vue. En cette période, certains passages peuvent être compliqués voire dangereux, à cause du verglas, du sentier à pic et en dévers. Je n’ai pas croisé un seul humain en deux jours, ce qui permet de profiter encore plus de ce bel espace. Je ne m’attendais pas à un dénivelé aussi cassant, mais finalement, j’en suis arrivé à bout. A refaire en été pour de tout autres sensations !
Extraits vidéos
[vimeo 158082806]
Parcours
très jolie rando.
La vidéo c’est quand même sympa. ca vaudrait le coup de faire un vrai montage vidéo pour le pct, un film dont tu profitera ta vie entière …
L’impression de la vidéo donne vraiment l’impression d’un fps.
Je ne sais pas avec quel matos photo tu pars, mais je pense qu’il y a une vraie question à se poser pour la vidéo, pour la mémoire. Tu voudras sûrement revivre ton voyage en revoyant ton film quelques années après.
Ben oué hein c’est cool la vidéo ! C’est un bon complément de la photos. Pour la vidéo ce sera pareil que la photo… mon sony ! Probablement la Gopro également. Pas de place pour le reflex ni pour une caméra. Dans tous les cas je compte bien faire quelques extraits réguliers en parallèle des photos 🙂